|   
       Stéphan 
        Hessel 
       Diplomate 
et militant politique français.Résistant, il a été 
secrétaire de la commission ayant élaboré à l'ONU 
la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il est également 
écrivain et poète.     Interview 
de Stéphane Hessel (extrait) par Le Nouvel Observateur   S. 
Hessel : Ce succès, je lexplique dabord par son titre. Il y 
a beaucoup de gens en France, et cest largement la responsabilité 
de monsieur Sarkozy, qui trouvent quon ne respecte pas quelque chose qui 
touche à la dignité de la France  y compris sur le plan de 
la langue, preuve par « Casse-toi pauvre con ! ». Et donc, quand quelquun 
savance et dit « Indignez-vous ! », on lécoute. 
Dautant plus sil est très vieux et nentend pas se faire 
élire président de la République. Les partis politiques traditionnels 
inspirent désormais de la méfiance. Je le regrette, moi qui suis 
encore membre du PS, tout en ayant figuré sur une liste Europe Ecologie 
aux dernières régionales. Mais il est certain que, pour un jeune 
français, qui voudrait sengager aujourdhui, il manque une figure 
inspirante comme celle de Pierre Mendès France. N.O. : « Cest 
tout le socle des conquêtes sociales de la Résistance qui est aujourdhui 
remis en cause », écrivez-vous. A quel moment avez-vous commencé 
à vous sentir mal à laise sous ce pouvoir ? S. Hessel : 
Mon combat constant, depuis 1985, cest limmigration. Depuis longtemps 
je travaille sur ce sujet avec des gens merveilleux, comme lhistorien Patrick 
Weil. Je me suis beaucoup battu à lépoque des sans-papiers 
de léglise Saint-Bernard, en 1996. Je considère que la France 
a un rôle très important à jouer à ce propos de par 
la multiplicité des cultures présentes sur son territoire. La France 
devrait être un exemple pour lEurope entière dans sa façon 
dintégrer les immigrés. Ma première colère contre 
la période Sarkozy, cest donc ça. Hortefeux et Besson, cest 
ce quon peut faire de pire. Une politique scandaleuse dexpulsions 
massives, basée sur des quotas à respecter, et ce bien avant le 
problème des Roms. Je suis daccord avec Michel Rocard : « La 
France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir 
en prendre fidèlement sa part. » Le problème, cest quon 
a laissé tomber la seconde partie de sa phrase ! Pour le reste, je ne peux 
que constater le triomphe de largent. Depuis 2007, tout a été 
fait pour complaire aux grandes fortunes françaises. Une politique fiscale 
plus solidaire, voilà une autre chose pour laquelle je suis prêt 
à me battre. [
]
 
 (Par 
Aude LANCELIN  Le Nouvel observateur)
   Bibliographie
 Danse 
avec le siècle (autobiographie), Paris, Le Seuil, 1997. Dix pas 
dans le nouveau siècle, Paris, Le Seuil, 2002. Ô ma mémoire 
: la poésie, ma nécessité (88 poèmes commentés), 
Paris, Le Seuil, 2006 ; rééd. 2010. Citoyen sans frontières, 
conversations avec Jean-Michel Helvig, Paris, Fayard, 2008. Indignez-vous 
! Montpellier, Indigène éditions, collection « Ceux qui 
marchent contre le vent », 2010 Engagez-vous ! entretiens avec 
Gilles Vanderpooten, éditions de l'Aube, collection « Monde en cours 
», série « Conversation pour l'avenir », 2011. Le 
chemin de l'espérance, en collaboration avec Edgar Morin, Paris, Fayard, 
2011. Avec Aung San Suu Kyi, Résistances, Don quichotte, 2011
 
   |