Ivan Illich

Penseur, écologiste, écrivain...

En 1961, il fonde le Centre pour la formation interculturelle à Cuernavaca qui deviendra le fameux Centro Intercultural de Documentación (CIDOC) au Mexique. Ce centre fonctionnera de 1966 à 1976. Après sa fermeture, Illich reviendra vivre en Europe et il enseignera notamment l’histoire du haut Moyen Âge à Brême, en Allemagne.

Il décède en 2002 des suites d'une tumeur qu'il a volontairement choisi d'assumer jusqu'au bout sans vouloir l'opérer, considérant que les cancers étaient un exemple de maladie traitée de manière contre-productive (le patient meurt de guérir) par la médecine, et à laquelle il aura survécu 20 ans.

Dans le prolongement de l'œuvre d'Ivan Illich, des artistes américains ont imaginé un projet de ville alternatif, du nom d'« Illichville ». À la différence des précédentes utopies urbaines, ce projet est récent puisqu’il date de la fin du XXe siècle et qu'il se conçoit résolument en opposition avec la « ville-automobile » américaine dont le modèle tentaculaire est Los Angeles. Il s’agit en outre d’un projet urbain à forte connotation écologiste. Il est basé sur la marche à pied, le vélo et les transports en commun. Il s'agit d'une ville qui propose de fait un modèle de décroissance basé sur le refus de la société de consommation et de l’automobile et promouvant la convivialité défendue par Illich.


EXTRAIT

"Une société sans école"

Ivan Illich


"L'Ecole obligatoire, la scolarité prolongée, la course aux diplômes, autant de faux progrès. Dévotions rituelles où la société de consommation se rend à elle-même son propre culte, où elle produit des élèves dociles prêts à obéïr aux institutions, à consommer. A tout cela, il faut substituer une véritable éducation qui prépare à la vie, qui donne le goût d'inventer et d'expérimenter. Il faut libérer la jeunesse de cette longue gestation scolaire qui la conforme au modèle officiel. Alors, les nations pauvres cesseront d'imiter cette coûteuse erreur.

Plus de crédits démesurés aus institutions (scolaires ou autres). Que les moyens d'aquérir ou de transmettre un savoir soient mis en commun et librement accessible à tous. Plus de maîtres à la fois gardiens de l'ordre établi, prédicateurs et thérapeutes. Mais des échanges entre égaux, des éducateurs indépendants..."

 


Bibliographie

Libérer l’avenir, Seuil, Paris, 197
Une société sans école, Seuil, 1971
La Convivialité, Seuil, 1973
Énergie et équité, Seuil, 1975
Némésis médicale, Seuil, 1975
Le Chômage créateur, Seuil, 1977.
Le Travail fantôme, Seuil, 1981.
Le Genre vernaculaire, Seuil, 1983.
H2O ou Les Eaux de l’oubli, Lieu commun, 1988.
ABC, l’alphabétisation de l’esprit populaire, avec Barry Sanders, La Découverte, Paris, 1990.
Du lisible au visible, la naissance du texte, Cerf, Paris, 1991.
Dans le miroir du passé. Conférences et discours 1978-1990, Descartes & Cie, Paris, 1994.
Entretiens avec Ivan Illich, David Cayley, Bellarmin, 1996.
Œuvres complètes Tome 1, (Libérer l'avenir - Une société sans école - La Convivialité - Némésis médicale - Énergie et équité), Fayard, 2004.
Œuvres complètes Tome 2, (Le Chômage créateur - Le Travail fantôme - Le Genre vernaculaire - H2O, les eaux de l'oubli - Du lisible au visible - Dans le miroir du passé), Fayard, 2005.
La Perte des sens, Fayard, Paris, 2004.
La corruption du meilleur engendre le pire, entretiens avec David Cayley, Actes Sud, 2007.

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