Allen Ginsberg
Né le 3 juin 1926
à Newark et mort le 5 avril 1997 à New York, est un poète
américain et un membre fondateur de la Beat Generation. Il
est le plus jeune fils de Louis Ginsberg, professeur d'anglais et poète,
et de Naomi Levy Ginsberg, militante communiste. Son uvre est marquée
par le modernisme, les rythmes et cadences du jazz et de la pop, sa foi bouddhiste
et hindouiste, son ascendance juive et son homosexualité. Il est l'artisan
du rapprochement idéologique entre les beatniks des années 1950
et les hippies des années 1960, fédérant autour de lui des
hommes comme Gregory Corso, Jack Kerouac, Neal Cassady, William Burroughs et plus
tard Bob Dylan. On lui attribue le slogan "Flower Power" abondamment
utilisé par la communauté Hippie.
*
Histoire
: Il est à craindre qu'Allen Ginsberg ait jusqu'à présent
été plus connu en France pour s'être fait photographier tout
nu par Richard Avedon, s'être fait expulser de Budapest, avoir écrit
un poème que les militants de la " Ligue pour la liberté sexuelle
" distribuaient dans les rues de San Francisco et marché pacifiquement
sur le Pentagone à la tête de bataillons hippies que par ses poèmes. Pourtant,
Alain Bosquet avait traduit America (dans Trente-cinq jeunes poètes américains)
et Jean-Jacques Lebel,
dans la Poésie de la Beat génération, l'extraordinaire Howl
et une dizaine de poèmes plus courts. Ginsberg restait cependant plus célèbre
par ses bizarres conduites que pour sa grande voix. C'est celle-ci qui surgit
simultanément, avec une incroyable et superbe violence, dans le poème
contre la guerre du Viêt-nam Soutrâ à Wichita, et dans le recueil
où son ami Claude Pélieu a traduit Kaddish et les textes de Reality
Sandwiches. On va peut-être finir par s'apercevoir à Paris que
Ginsberg n'est pas seulement un personnage bien " pittoresque " mais
aussi, mais d'abord, un grand poète. EXTRAITS
(photo
suivante : avec Bod Dylan)
Journal 1952-1962
"A quatorze ans, j'étais
introverti, athée, communiste et juif, et je voulais encore être
président des États-Unis. A dix-neuf ans, dépucelé,
je suçais des bites et croyais à une réalité suprême;
anarchiste, hipster reichien totalement apolitique, je désirais plutôt
être un grand poète. A vingt-deux ans, mystique halluciné
je croyais à la Cité de Dieu et voulait être un saint. A
vingt-trois ans, un an plus tard, j'étais déjà délinquant,
pécheur désespéré, démon de camé; je
voulais atteindre le réel. A vingt-quatre ans, après avoir été
taulard, dingo schizoïde à l'asile, j'ai couché avec des filles
et fait une psychanalyse. A vingt-six ans, je suis timide, sors avec des filles;
écris de la poésie, suis agent littéraire freelance et recensé
comme électeur du parti démocrate; je cherche du travail. Qu'est
ce qu'on en a foutre? " "Jai
demandé : « Es-tu un magicien blanc ou noir ? » Il a souri
: « A la demande. » Il a parlé de Dieu (à propos
du peyotl) et plus tard je lui ai demandé (dans la cafeteria juive ouverte
la nuit au coin de la rue où jai offert un repas de soupe de légumes,
macarons, café et gâteaux) « Tu as parlé de Dieu
tout à lheure : quest-ce que cest pour toi ? » «
Cest quand lordre universel semble organisé quand tout
ce que je vois semble appartenir à un organisme unique, quand tout autour
de moi oscille ensemble. » Différence entre le Dieu T (Tea, lherbe,
cannabis) et le Dieu Peyotl : « Avec le T tu observes tout lorganisme
organisé qui bouge avec ensemble ordre harmonie avec le peyotl tu
en fais partie. » Il ma donné, sans que je me sois aperçu
que cétait là, à côté de nous, sur la
table bricolée à partir dune pièce de bois compacte
ou dune caisse trois cônes ou bourgeons de peyotl : jai
été fortement étonné et impressionné par leur
aspect leur grosseur, leur air vivant des cônes ou des vortex
renfermant un végétal apparemment vivant. Ils sont disposés
sur du papier devant moi tandis que jécris : le plus parfait est
de deux, cinq à trois pouces de long ; le bout et lenveloppe extérieure
du cône sont dune écorce marron et molle ridée comme
une racine ou un tubercule de pomme de terre. La tête est surtout stupéfiante
: elle a une couleur de malachite poussiéreuse : un vert qui est peut-être
brillant et qui devient plus profond si on la mouille un cur de bourre
blanche comme une moisissure et, au centre de chacune des parties qui constituent
la tête, une petite touffe de bourre. La tête ressemble à une
pierre douce et ronde ; où à la peau dun martien, si bien
quon nose le presser trop fort de crainte de blesser le plasme ou
lanimal. Le bas du cône est plus dur : le milieu de la racine semble
particulièrement vulnérable. Apparemment cest lui qui grossit
le plus ; il grossit sous terre dans le cône et la tête dépasse
de la surface plate du désert, bâillant irréelle au soleil. Lun
des bourgeons a une racine double comme un cactus. Le dernier a le bout coupé
et semble blessé et chétif mais le centre est encore bon. On
ma dit de manger la chair après avoir enlevé le bout, lécorce
et toutes les parties pourries par la blessure à la tête. Dur
à digérer, donc le manger avec du lait, du jus ou mieux de la salade
de fruits. Jai trimbalé le dieu (petit dieu peyotl) dans ma serviette
durant deux jours de balade dans New York et vu les premiers martyrs chrétiens
au bûcher dans Quo Vadis avec Gene le lendemain soir. "
Howl
(poème) Howl,
Lu par Allen Ginsberg 1 (Début) "J'ai
vu les plus grands esprits de ma génération détruits par
la folie, affamés hystériques nus, se traînant à
l'aube dans les rues nègres à la recherche d'une furieuse piqûre, initiés
à tête d'ange brûlant pour la liaison céleste ancienne
avec la dynamo étoilée dans la mécanique nocturne, qui
pauvreté et haillons et oeil creux et défoncés restèrent
debout en fumant dans l'obscurité surnaturelle des chambres bon marché
flottant par-dessus le sommet des villes en contemplant du jazz, qui ont mis
à nu leurs cerveaux aux Cieux sous le Métro Aérien et vu
des anges d'Islam titubant illuminés sur les toits des taudis, qui ont
passé à travers des universités avec des yeux adieux froids
hallucinant l'Arkansas et des tragédies à la Blake parmi les érudits
de la guerre, qui ont été expulsés des académies
pour folie et pour publication d'odes obscènes sur les fenêtres du
crène, qui se sont blottis en sous-vêtements dans des chambres
pas rasés brûlant leur argent dans des corbeilles à papier
et écoutant la Terreur à travers le mur, qui furent arrêtés
dans leurs barbes pubiennes en revenant de Laredo avec une ceinture de marihuana
pour New-York, qui mangèrent du feu dans des hôtels à peinture
ou burent de la térébenthine dans Paradise Alley, la mort, ou !eurs
torses purgatoirés nuit après nuit, avec des rêves, avec de
la drogue, avec des cauchemars qui marchent, l'alcool la queue les baises sans
fin, incomparables rues aveugles de nuage frémissant et d'éclair
dans l'esprit bondissant vers les pôles du Canada, ,qui s'enchaînèrent
pleins de benzédrine sur les rames de métro pour le voyage sans
fin de Battery au Bronx jusqu'à ce que le bruit des roues et des enfants
les firent redescendre tremblants qui errèrent et errèrent en
tournant à minuit dans la cour du chemin de fer en se demandant où
aller, et s'en allèrent sans laisser de coeurs brisés, qui allumèrent
des cigarettes dans des wagons à bestiaux wagons à bestiaux wagons
à bestiaux cahotant à travers neige vers des fermes désolées
dans la nuit de grand-père, qui au Kansas étudièrent Plotin
Poe Saint Jean de la Croix la télépathie et la cabale hep parce
que le Cosmos vibrait instinctivement à leurs pieds, qui se sont esseulés
le long des rues de l'idaho, cherchant des anges indiens visionnaires, qui ont
pensé qu'ils étaient seulement fous quand Baitimore luisait en extase
surnaturelle, qui ont sauté dans des limousines avec les Chinois de
l'Oklahoma sous l'impulsion de la pluie de minuit qui flénèrent
affamés et tout seuls dans Houston cherchant du jazz sexe, soupe, suivirent
l'Espagnol brillant pour converser au sujet de l'Amérique et de l'Eternité,
tèche sans espoir, et ainsi embarquèrent pour l'Afrique,qui disparurent
à l'intérieur des volcans mexicains ne laissant derrière
eux que l'ombre des blue-jeans et la lave et la cendre de poésie éparpillée
dans la cheminée de Chicago, qui réapparurent sur la Côte
Ouest enquêtant sur le F.B.l. en barbe et en culottes courtes avec de grands
yeux de pacifistes sensuels dans leur peau sombre, distribuant des tracts incompréhensibles qui
hurlèrent à genoux dans le métro et furent traînés
du toit en agitant génitoires et manuscrits, qui se laissèrent
enculer par des saints motocyclistes et hurlèrent de joie, qui sucèrent
et furent sucés par ces séraphins humains, les marins, caresses
d'amour atlantique et caraïbe, qui baisèrent le matin et le soir
dans les roseraies et sur le gazon des jardins publics et des cimetières
répandant leur semence à qui que ce soit jouisse qui pourra, que
secouèrent des hoquets Interminables en essayant de rigoler mais qui se
retrouvèrent en sanglots derrière la paroi du Bain Turc quand l'ange
nu et blond vint les. percer avec une épée, qui perdirent leurs
boys d'amour à trois vieilles mégères du destin la mégère
borgne du dollar hétérosexuel la mégère borgne qui
cligne de l'oeil dans la matrice et la mégère borgne qui ne fait
rien d'autre de rester assise sur son cul et de couper les fils d'or intellectuels
du métier à tisser de l'artisan, qui copulèrent en extase
et insatiables avec une bouteille de bière une fiancée un paquet
de cigarettes une bougie et tombèrent du lit et continuèrent le
long du plancher et dans le couloir et s'arrêtèrent au mur évanouis
avec une vision de vagin et de jouissance suprême éludant la dernière
éjaculation de conscience. qui sucèrent le con d'un million de
filles tremblantes dans le soleil couchant, et ils avaient leurs yeux rouges au
matin mais prêts à sucer le con du soleil levant, étincelant
des fesses dans les granges et nus dans le lac, qui sortirent draguer à
travers le Colorado dans des myrlades de voitures de nuit volées, NC héros
secret de ces poèmes-cl, baiseur et Adonis de Denver - joie à sa
mémoire d'innombrables balsages de filles dans des terrains vagues et dans
la cour des restaurants, dans les rangées boiteuses de cinémas,
au sommet des montagnes dans des caves ou avec des serveuses maigres dans des
soulèvements familiers de combinaison solitaire au bord de la route et
joie spécialement aux solipsismes et aux Toilettes secrètes des
stations-service et aussi dans les ruelles de la ville natale et qui se dissolvêrent
dans de vastes cinémas sordides, furent tranférês en rêve
et se réveillèrent " [...] HOWL,
II Howl,
lu par Allen Ginsberg 2 Quel sphinx de ciment
et d'aluminium a défoncé leurs crânes et dévoré
leurs cervelles et leur imagination? Moloch ! Solitude ! Saleté ! Laideur
! Poubelles et dollars impossibles à obtenir 1 Enfants hurlant sous les
escaliers ! Garçons sanglotant sous les drapeaux ! Vieillards p leurant
dans les parcs ! Moloch ! Moloch ! Cauchemar de Moloch ! Moloch le sansamour
! Moloch mental ! Moloch le lourd juge des hommes ! Moloch en prison incompréhensible
! Moloch les os croisés de la geôle sans âme et du Congrès
des afflictions ! Moloch dont les buildings sont jugements ! Moloch la vaste roche
de la guerre ! Moloch les gouvernements hébétés ! Moloch
dont la pensée est mécanique pure ! Moloch dont le sang est de l'argent
qui coule ! Moloch dont les doigts sont dix armées ! Moloch dont la poitrine
est une dynamo cannibale ! Moloch dont l'oreille est une tombe fumante ! Moloch
dont les yeux sont mille fenêtres aveugles ! Moloch dont les gratte-ciel
se dressent dans les longues rues comme des Jéhovahs infinis ! Moloch dont
les usines rêvent et croassent dans la brume ! Moloch dont les cheminées
et les antennes couronnent les villes ! Moloch dont l'amour est pétrole
et pierre sans fin ! Moloch dont l'âme est électricité et
banques ! Molch dont la pauvreté est le spectre du génie ! Moloch
dont le sortest un nuage d'hydrogène asexué ! Moloch dont le nom
est Pensée ! Moloch en qui je m'asseois et me sens seul ! Moloch où
je rêve d'Anges ! Fou dans Moloch ! Suceur de bite en Moloch ! Sans amour
et sans homme dans Moloch ! Moloch qui me pénétra tôt !
Moloch en qui je suis une conscience sans corps ! Moloch qui me fit fuir de peur
hors de mon extase naturelle ! Moloch que j'abandonne Réveil dans Moloch
! lumière coulant du ciel ! Moloch ! Moloch ! Appartements robots !
banlieues invisibles !trésors squelettiques ! capitales aveugles ! industries
démoniaques ! nations spectres ! Asiles invincibles ! queues de granit
! bombes monstres ! Ils se sont pliés en quatre pour soulever Moloch
au Ciel! Pavés, arbres, radios, tonnes ! soulevant la ville au Ciel qui
existe et qui nous entoure partout ! Visions ! augures ! hallucinations ! miracles
! extases ! disparus dans le cours du fleuve américain ! Rêves
! adorations ! illuminations ! religions ! tout le tremblement de conneries
sensibles ! Percées ! par-dessus le fleuve ! démences et crucifixions
! disparus dans la crue ! Envolées ! Epiphanies ! Détresses
! Décades des cris animaux et de suicides ! Mentalités ! Amours
neuves ! Génération folle ! en bas sur les rochers du Temps ! Vrai
rire sacré dans le fleuve ! ils ont vu tout cela ! les yeux fous ! les
hurlements sacrés ! Ils ont dit adieu ! Ils ont sauté du toit !
vers la solitude ! gesticulant ! portant des fleurs ! En bas vers le fleuve !
dans la rue ! [...]
HOWL, POST-SCRIPTUM Howl,
lu par Allen Ginsberg 3
"Le monde est sacré
! L'âme est sacrée ! La peau est sacrée ! Le nez
est sacré ! La langue et la queue et la main et l'anus, Sacrés
! Tout est sacré ! Tout le monde est sacré
! Partout est sacré ! Toute journée est dans l'éternité
! Tout homme est un ange ! Le clochard est aussi
sacré que le séraphin ! Le fou est sacré comme tu es
sacrée mon âme ! La machine à
écrire est sacrée Le poème est sacré La voix
est sacrée Ceux qui écoutent sont sacrés L'extase
est sacrée ! Sacré Peter Sacré
Allen Sacré Solomon Sacré Kerouac Sacré Huncke
Sacré Burroughs Sacré Cassady Sacré l'inconnu
sodomisé et les mendiants souffrants Sacrés les hideux anges
humains ! Sacrée ma mère à l'hôpital
psychiatrique ! Sacrées les bites des grands-pères du Kansas
! Sacré le saxophone rugissant ! Sacrée
l'apocalypse bop ! Sacrés les orchestres de jazz, la marihuana, les
initiés, la paix et la came et les percussions ! Sacrées
les solitudes des grattes-ciel et des trottoirs ! Sacrées les cafeterias
remplies de multitudes ! Sacrées les mystérieuses rivières
de larmes sous les rues ! Sacré le jugement
solitaire ! Sacré l'immense agneau des classes moyennes ! Sacrés
les bergers fous de la rébellion ! Celui qui aime Los Angeles EST Los
Angeles ! Sacré New York Sacré San
Francisco Sacré Peoria et Seattle Sacré Paris Sacré
Tanger Sacré Moscou Sacré Istanbul ! Sacré
le temps dans l'éternité Sacrée l'éternité
dans le temps Sacrée les horloges dans l'espace Sacrée la
quatrième dimension Sacrée la cinquième Internationale Sacré
l'Ange dans Moloch! Sacrée la mer Sacré
le désert Sacré le chemin de fer Sacrée la locomotive
Sacrées les visions Sacrées les hallucinations Sacrés
les miracles Sacré le bulbe de l'oeil Sacré l'abîme
!
Sacrée la Clémence Le Pardon La
Charité La Foi Sacrés nos corps souffrant la magnanimité
! Sacrée la surnaturelle, intelligente, extrêmement
brillante bonté de l'âme !"
uvres
Howl
and Other Poems (1956) (Howl et Kaddish) Kaddish and Other Poems (1961) Reality
Sandwiches (1963) (Sandwichs de la réalité) Planet News (1968)
(Nouvelles de la planète) The Gates of Wrath: Rhymed Poems 1948-1951
(1972) The Fall of America: Poems of These States (1973) Iron Horse (1974) Mind
Breaths (1978) Plutonian Ode: Poems 1977-1980 (1982) Collected Poems: 1947-1980
(1984) White Shroud Poems: 1980-1985 (1986) (Linceul blanc) Cosmopolitan
Greetings Poems: 1986-1993 (1994) Howl Annotated (1995) Iluminated Poems
(1996) Selected Poems: 1947-1995 (1996) Death and Fame: Poems 1993-1997
(1999) Sur Allen Ginsberg Allen
Ginsberg : poète et bodhisattva Beat, De Gilles Farcet (préface
d'Alexandro Jodorowsky). Le Relié, 2004 Howl,
film américain de Rob Epstein et Jeffrey Friedman (2010), reprend l'histoire
de l'éditeur du poème "Howl" (considéré
comme obscène par la justice Américaine de l'époque), qui
est poursuivi en justice. Peu connu à l'époque, l'auteur devient
rapidement un des personnages marquants de la contre-culture américaine.
Filmographie, comme acteur 1959
: Pull My Daisy : Allen 1964 : Couch 1966 : Chappaqua : Messiah 1970
: Prologue 1971 : Johnny Minotaur 1973 : Global Groove (vidéo) 1978
: Thot-Fal'N 1978 : Renaldo and Clara : The Father 1984 : It Don't Pay to
Be an Honest Citizen 1997 : Ballad of the Skeletons 2000 : Twister: A Musical
Catastrophe (vidéo) : He Dead Too Scénariste 1969
: Me and My Brother 1997 : Ballad of the Skeletons Compositeur 1978
: Renaldo and Clara 1997 : Ballad of the Skeletons 1998 : Hustler for Life
Sites
liés : William Burroughs http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Burroughs
Jack Kerouc http://fr.wikipedia.org/wiki/Jack_Kerouac
John Cage http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Cage |